En France, pendant des siècles, les futures mariées revêtaient pour cet évènement leurs plus belles robes, les matières textiles présentant les couleurs naturelles des fibres, car les teintures étaient onéreuses, elles choisissaient alors, celle qui avait la plus belle couleur. Ce sont des teintes vertes et rouges qui étaient prédominantes, résultant de teintures principalement végétales.
A partir du Moyen-Âge, la tenue de mariage fait l’objet d’une confection particulière, son style étant déterminé par le rang et les ressources de la famille. Pour les plus aisées, les jeunes filles portaient une robe de mariée rouge (teintée de garance, ou de kermès) symbolisant l’amour brûlant, elle était cousue avec des tissus précieux, tels que des velours, des brocarts et des damas.
Le symbolisme de la robe blanche
L’utilisation systématique du blanc pour la cérémonie vient quant à elle de l’Église. C’est cette dernière qui, à partir du XVIème siècle, instaure la publication des bans, la présence des témoins et du curé prescrivant « solennité et éclat » pour la tenue. La robe blanche, devint alors, la dernière portée par la
jeune fille avant son entrée dans le monde, exclusivement conçue pour cette cérémonie solennelle.
A la fin du XVIIIème siècle, le blanc émerge dans le vestiaire féminin instaurant le retour à la simplicité des lignes. La robe en mousseline de coton blanc d’une seule pièce fait alors son apparition : la silhouette de la mariée est la même que la communiante, tout juste amplifiée par des volants.
Produit de la mode parisienne, la robe de mariée blanche s’implante lentement en province. Le costume régional et traditionnel étant encore très ancré dans les campagnes françaises du XIXème siècle et la mariée est encore bien souvent en noir.
C’est le mariage de la reine Victoria épousant le prince Albert à Londres en 1840, qui remplace une robe de mariée aux couleurs argentés utilisée jusqu’alors dans les mariages royaux, par une robe blanche, qui lança une véritable mode dans toute l’Europe. Le blanc, en plus d’être un symbole de pureté et de candeur, a donné une note supplémentaire d’élégance à l’événement.
Une mode lancée
Au début du XXème siècle, La Gazette du Bon Ton et le Petit Echo de la Mode vont donner les tendances de la mode parisienne en publiant les dessins des Maisons de Couture et notamment les illustrations de robes de mariées blanches, la mode est définitivement lancée et va se propager sur tout le territoire.
Suivant les époques et les styles, la robe va se raccourcir, s’orner de dentelles ou devenir minimaliste en temps de guerre, mais la couleur blanche reste. A la fin des années 50, on verra apparaître les premières boutiques de robes de mariée en prêt à porter développant des collections.
De nos jours
La tendance est plutôt à l’ivoire et à toutes ses nuances plus ou moins claires, coordonnées aux dentelles de Calais et Caudry pour un style bohème chic, hippie chic ou champêtre. Les futures mariées ne souhaitent plus suivre une mode mais trouver une robe qui leur ressemble, s’affranchissant des traînes, bustiers baleinés et crinolines entravant le corps. C’est une robe de mariée plus sobre dans la forme et le volume et savamment travaillée dans les détails.