Dans la mémoire collective, il n’existe aucune décennie plus vivace que les années 1920 avec l’Art Déco, le jazz, la mode, les années folles. Beaucoup de films nous reviennent en mémoire en évoquant cette période «Gatsby le magnifique», «The Artist», «Magic in the Moonlight»…
J’ai une grande passion pour cette mode, la silhouette garçonne, les tissus, les perles brodées…
Mais ce faste n’existerait pas sans l’histoire dans laquelle elle s’inscrit.
Pendant la première guerre mondiale, les hommes sont envoyés au front et les femmes les remplacent dans tous les secteurs d’activité, afin de pouvoir travailler plus confortablement, elles enlèvent leur corset et raccourcissent leur jupe. Le corps se libère du carcan, les femmes veulent trouver des tenues et des coiffures plus pratiques, qui ne nécessitent pas de passer trop de temps pour s’apprêter. Le changement de longueur du vêtement fut également une conséquence des pénuries et des rationnements, de même que la silhouette droite permettait des économies de tissu dans la largeur.
Après la guerre, «les années folles» commencent pour effacer les atrocités, le jazz révolutionne la musique et la danse, les créateurs s’en inspire pour élaborer des robes qui s’agitent au gré des mouvements du corps en rythme avec cette musique ainsi les longs sautoirs, les franges et les volants tourbillonnent… ça c’est l’image d’Epinal que nous avons tous de cette mode, d’autant plus crée par le cinéma.
Au quotidien, le vestiaire féminin est sobre, composé d’un chapeau cloche sur une coupe au carré et d’une robe sac. La silhouette est épurée, le vêtement est confortable et surtout plus facile à confectionner et à reproduire en comparaison avec les toilettes très élaborées du début du siècle.
Un facteur joua en faveur de ce style plus libre, l’importance et l’impact des artistes avant-gardistes, constructiviste, cubiste, fauviste… dans le milieu de la mode, puisqu’ils collaboraient souvent avec les couturiers comme illustrateurs, créateurs de motifs pour les tissus et pour dessiner de nouvelles silhouettes beaucoup plus épurées.
Un des grands couturiers précurseur de cette libération du corps de la femme est Jean Patou, il a créé des robes à porter sans corset, diminuant les hauteurs pour se rapprocher du genoux, privilégiant des matières confortables telles que le jersey, ses modèles présentaient des motifs géométriques inspirés de l’Art Déco.
La haute société se presse dans sa boutique à Paris, ainsi que les stars emblèmatiques de cette époque, Louise Brooks, Joséphine Baker et Mistinguett.
La mode des années 20 est surtout associée à Coco Chanel, qui arborait elle-même le style garçonne depuis bien plus longtemps. Elle créa des vêtements devenus iconique comme le tailleur «Chanel», le cardigan, la petite robe noire…
Cette grande couturière fut la première a lancé sa marque, ainsi que son parfum n°5.
Le style garçonne c’est :
des robes ceinturées sur les petites hanches
des décolletés devant ou dos assez profonds
les épaules dénudées et mises en valeur par de fines bretelles
des robes asymétriques
des pans libres sur le haut ou sur le bas de la robe
des motifs Art Déco ou oriental
des plissés
des perles, franges, broderies